Galerie virtuelle
La galerie virtuelle que nous vous proposons vous permettra de vous promener au travers de l’œuvre du peintre Henri Vaucher. La majorité des œuvres étant restées en main de la famille, se transmettant entre descendants, le travail d’Henri Vaucher est resté confidentiel. L’oncle Henri est un personnage, raconté de génération en génération. Les Verrières, où il a vécu, sont un lieu de visite incontournable, tout comme le Mont de Buttes ou encore le Creux du Van. Cependant, au cours du temps, la visibilité de l’œuvre d’Henri Vaucher se perd, même au sein de sa famille. C’est pour cette raison que nous décidé de réunir les œuvres familiales dans une galerie virtuelle.Cette initiative nous permis d’admirer une fois de plus, un peintre coloriste talentueux, qui raconte d’une manière si singulière les scènes familiales intimes et les personnages de l’époque, parfois amis de la famille, qui montre la beauté des paysages austères, ouvrant nos yeux sur le bleu des ciels du Jura. Il nous invite à visiter le pays de nos ancêtres. Ce faisant, nous avons mis en commun pour mieux les partager les souvenirs et les récits familiaux.
La visite virtuelle des œuvres d’Henri Vaucher trace un chemin artistique, humain, temporel et géographique émouvant.
Cette galerie a été mise en place par la famille d’Henri Vaucher pour le plaisir de partager cette œuvre avec vous. Elle est le fruit d’un travail d’amateurs, reconnaissants et fiers de cet héritage familial. Si vous avez en votre possession des œuvres que vous aimeriez partager virtuellement, prenez contact avec nous pour vous joindre à la Galerie Henri Vaucher.
Biographie (1886-1953)
Henri Vaucher naît en 1886. Il est le fils d’Elisa et de Cyrille Vaucher, qui a été instituteur pendant 50 ans aux Verrières (Neuchâtel) et maire pendent 2-3 décennies. Henri suit l’école primaire et secondaire aux Verrières où ses deux parents enseignent alors.
Dès son plus jeune âge, Henri est un être à part, fuyant le monde pour s’adonner à l’art et pliant son chevalet dès que quelqu’un apparait.
En 1902 il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève où il reste 4 ans. Il y est l’élève du peintre Henri-Eugène Giliard, originaire de Fleurier.
En 1906, Henri part à Paris pour poursuivre sa formation d’artiste peintre. Il se perfectionne à l’Académie de la Palette, où enseignent les peintres Charles-Emile Blanche et Charles Cottet. On peut voir dans certaines des toiles d’Henri une palette riche de tons sombres. Peut-être peut-on y déceler l’influence de son maître Cottet, à la tête des impressionnistes de la Bande noire, où alors les tons sombres de Courbet. On croise sur ses toiles les femmes en corsages de dentelle ou en longs manteaux cintrés et les hommes à haut de forme de Montmartre. Malheureusement peu d’œuvres de cette époque nous restent. Il pratique la peinture et la céramique à Paris et à la Manufacture de Sèvre. Il y reste jusqu’en 1910. Certaines de ses tasses peintes sont encore en possession de la famille
À l’aube de ses 30 ans, il sombre dans la maladie. A cette époque, on ne disposait d’aucune thérapeutique efficace contre la schizophrénie. Dès lors, sa peinture révèle tourments et passions, l’empêchant probablement de poursuivre sa carrière en dehors de sa famille, marquant une rupture dans sa progression artistique. Il est en effet totalement isolé de tout contact artistique qui lui aurait permis de faire évoluer sa peinture. Il peint, dessine, croque sans répit sur les supports à sa disposition, à l’aquarelle, aux crayons de couleur et au fusain, peu d’huiles. Ses outils techniques sont faibles, il trouve son inspiration dans sa famille, ses voisins, les paysages du Jura, les animaux domestiques des environs. Il nous laisse une multitude de regards sur son quotidien, des couleurs surprenantes, un beau coup de crayon, toujours décisif, des ambiances, bucoliques, naïves ou sombres et tourmentées et des ciels d’un bleu dont il avait le secret. Les dessins de sa mère sont gracieux et tendres et les scènes sont émouvantes.
Il vit modestement dans un petit appartement en compagnie de sa mère qui assume la vie quotidienne et aussi les délires parfois violents de sa maladie. Sa mère Elisa accompagne son fils jusqu’à ses 96 ans. Un jour elle dit à l’un de ses autres fils, Léon médecin à Couvet : « je n’en peux plus ». Elle s’éteint 10 jours plus tard.
Henri Vaucher décède en 1953, le jour de l’anniversaire de ses 63 ans, dans la maison ou il vit désormais seul après la mort de ses parents.